Anciennes civilisations, archéologie et historiens
Par Laura Marshall Lindsay, Ontario
November 2021
Une journée, tandis que j’enseignais les sciences sociales, un élève de 4e année m’a posé la question suivante : « Comment pouvons-nous savoir ce que faisaient les Égyptiens? S’ils ne l’écrivaient pas ou si c’était dans une autre langue, comment pouvons-nous savoir ce qui se passait dans ce temps-là? ». Initialement, j’ai été prise au dépourvu, mais j’ai ensuite pensé « quel bel esprit critique! C’est une excellente question! ». J’ai donc compris que je devais parler des sources primaires et secondaires et fournir des exemples. Comme diplômée en histoire, j’étais prête à partager l’émotion qui découle du mystère d’examiner le passé et à permettre aux élèves de poser toutes leurs questions bouillonnantes. Je savais que pour moi, les choses les plus fascinantes de l’histoire sont les artéfacts, mais lorsque je regarde un artéfact, ce n’est pas seulement l’objet qui me captive, mais l’histoire qui l’entoure et l’histoire de sa découverte. Mais comment pouvais-je partager cette excitation avec un enfant de neuf ans? L’archéologie! Indiana Jones qui s’écrie : « Ceci devrait être dans un musée » m’est venu à l’esprit. Mais encore, comment susciter ce sentiment en salle de classe?
J’ai donc décidé de recréer un site de découverte en quelque sorte au moyen de matériaux pas chers. Je les ai brisés, enterrés et j’ai permis aux élèves de les trouver. Sur des pots en terre cuite achetés au Dollorama, j’ai dessiné des images d’anciennes civilisations que nous avions étudiées en salle de classe : les Vikings, les anciens Égyptiens, les Grecs anciens, les Chinois et les cultures autochtones du Canada. Chaque pot avait au moins cinq images distinctes qui représentaient la langue, la spiritualité ou d’autres symboles d’importance culturelle que les élèves ont pu voir durant leurs études. Une fois mes dessins terminés, j’ai placé les pots dans un sac en papier brun et je les ai délicatement brisés au moyen d’un marteau. Les morceaux étaient suffisamment gros pour que les élèves puissent remettre les pots ensemble. Je me suis assurée que je pouvais enterrer chaque morceau sous environ cinq centimètres de terre. J’ai dispersé les morceaux dans une boîte de carton qui pouvait être placée sur un bureau et j’ai enterré les morceaux à différentes profondeurs.
Au moyen d’outils comme des pinceaux et de couteaux à palettes, les élèves ont déterré leurs trésors et les ont placés sur un plateau séparé. Ensuite, ils ont réassemblé les morceaux et les ont collés ensemble. Le travail d’équipe qui a résulté de ce projet était exceptionnel. Les élèves devaient s’entraider pour remettre les pots ensemble; parfois jusqu’à trois élèves tenaient les divers morceaux d’un seul pot. Une fois qu’ils voyaient les symboles clairement, je leur ai demandé de copier les images du mieux qu’ils pouvaient et chaque élève devait rechercher la signification du symbole. Une fois que tous les symboles ont été identifiés et compris, le groupe présentait leurs trouvailles à la classe. Tous les élèves se sont mis à la tâche et s’intéressaient à ce qu’ils allaient découvrir. On entendait des cris d’excitation : « Notre pot est égyptien! » « Regardez, une rune! C’est viking! ». Le jeu et l’histoire ont fusionné. Le succès n’est pas venu d’un manuel; les élèves ont plutôt réalisé leur propre excavation et ont pu recréer l’histoire.
Laura Marshall Lindsay, Ontario