Cet article a initialement été publié dans l’édition de novembre 2021 de Salon.
L’apprentissage mixte était une nouvelle réalité pour les enseignants et les élèves et, comme Rose L. de l’école secondaire Leo Hayes nous l’a expliqué, pour réussir, il fallait « être à l’aise avec le malaise et reconnaître que le mode d’apprentissage requis durant la COVID-19 n’allait pas durer éternellement ». S’attendre à l’inattendu est devenu son mantra.
Pour Susan B. de l’école secondaire Oromocto, il s’agissait de réexaminer les ressources auxquelles pouvaient accéder ses élèves. Durant un des projets couronnés de succès, les élèves ont consulté www.ancestry.ca pour rechercher leur arbre généalogique et ont ensuite interrogé un membre de leur famille sur sa vie. Les élèves ont pu faire des liens entre ces histoires et les thèmes de la migration et de l’établissement. « Comme vous pouvez l’imaginer, il y avait de nombreuses histoires intéressantes et les élèves avaient hâte de les raconter ».
Jonathan W. de l’école secondaire Leo Hayes a précisé que le personnel de son école travaillait déjà à personnaliser l’apprentissage. Grâce à la pandémie, on a donné un dernier effort pour accorder plus d’autonomie aux élèves dans leur parcours d’apprentissage. Les enseignants ont établi une «liste de sélection», et les élèves travaillaient de façon autonome et à leur rythme pour apprendre les concepts clés au moyen des méthodes qui convenaient le mieux à leurs forces et à leurs besoins. Durant l’enseignement en présentiel, le temps était consacré à fournir des commentaires, à discuter des défis ou des questions intéressantes et à réorienter les objectifs et le parcours des élèves pour les journées d’apprentissage à la maison. Les élèves trouvaient cette approche motivante, libératrice et positive dans son ensemble. Jonathan ajoute que c’est une stratégie clé qu’ils continueront indéniablement à utiliser. « Puisque seulement la moitié des élèves étaient en salle de classe tous les jours, j’ai eu l’occasion de prendre contact et de travailler individuellement avec de plus petits groupes d’élèves. J’ai pu travailler de plus près avec chaque élève et répondre aux besoins particuliers de tout un chacun. J’ai vérifié le travail plus fréquemment, ce qui a été d’un grand bénéfice pour les élèves et pour moi aussi. »
Rose L. de l’école secondaire Leo Hayes High est du même avis: «La pandémie m’a permis de créer des liens avec mes élèves d’une profondeur qui m’était jusqu’alors inconnue. On comprenait mutuellement qu’on devait “traverser cette épreuve ensemble”. Mes élèves étaient résilients et ont travaillé fort. Ils ont trébuché à l’occasion, mais se sont toujours relevés et étaient prêts à partager leurs hauts et leurs bas. Je n’ai jamais connu une année d’enseignement aussi collaborative de ma carrière ».
En trouvant des façons créatives de donner une voix et des choix aux élèves, nous avons laissé place à la conversation et au dialogue, approche essentielle à l’excellence en enseignement des sciences sociales en temps normal, mais revêtant une importance toute particulière alors que les communautés d’apprentissage étaient aux prises avec la pandémie.
Lise Martin-Keilty is a teacher from Fredericton, Nouveau Brunswick