Lien vers l’article : https://www.theglobeandmail.com/opinion/article-canadians-get-a-failing-grade-in-civics/
À titre d’organisme provincial, l’AESHO est la voix de milliers d’enseignantes et d’enseignants partout en Ontario qui enseignent l’histoire, l’éducation civique, les sciences politiques, le droit, l’économie, la philosophie et toute une gamme de sciences sociales. Nous avons travaillé de près avec le gouvernement provincial et l’avons conseillé dans la conception et mise en œuvre du programme scolaire ontarien pendant plusieurs décennies. Nous soutenons le plus haut niveau d’excellence dans la conception disciplinaire de nos programmes et salles de classe par l’intermédiaire de ressources qui favorisent des approches d’apprentissage expérientielles authentiques et fondées sur l’enquête – y compris lorsqu’il s’agit du programme d’éducation civique.
Dans son article d’opinion Canadians get a failing grade in civics (les Canadiens n’obtiennent pas la note de passage en éducation civique), Josh Fullan propose que les cours d’éducation civique soient abandonnés dans leur intégralité. Nous ne sommes pas de cet avis à l’Association des enseignant.es de sciences humaines de l’Ontario (AESHO).
Il a raison lorsqu’il dit que les cours d’éducation civique efficaces doivent aller au-delà des menus détails de l’élaboration des lois par l’Assemblée législative et enseigner les rouages du pouvoir, nos droits et responsabilités et comment les utiliser pour le bien individuel et collectif.
En fait, le programme d’éducation civique ontarien comprend des volets qui portent sur l’apprentissage essentiel de la citoyenneté active. Pour soutenir cet apprentissage, l’AESHO a établi des partenariats avec d’exceptionnels organismes nationaux et provinciaux. Par exemple, les initiatives Facing History and Ourselves et FAST « Voices into Action » offrent des ressources qui aident les élèves à évaluer de façon critique comment les organes autoritaires et du pouvoir et le privilège ont façonné le passé du paysage politique et de la société dans son ensemble. Le programme Vote étudiant de CIVIX, financé en partie par Élections Ontario et Élections Canada, le Projet philanthropique pour les jeunes et le Réseau ontarien d’éducation juridique sont tous des organismes qui permettent aux élèves de mieux connaître la législation et qui facilitent des expériences d’apprentissage authentiques par l’intermédiaire du processus d’élections et d’activités de bénévolat et d’activisme jeunesse.
L’AESHO est fermement contre l’idée d’annuler tous les cours d’éducation civique tel que proposée par M. Fullan. Nous avons milité pendant de nombreuses années pour que le cours d’éducation civique devienne un cours obligatoire avec crédit complet enseigné par des experts en la matière. Actuellement en Ontario, les élèves sont seulement exposés à des cours de pensée politique et de compétence civique en 5e et 10e année et peuvent suivre de cours facultatifs en 11e et 12e année. Nous espérons que les enseignantes et enseignants parlent de compétence civique lorsqu’ils le peuvent, mais le cours d’éducation civique et de citoyenneté de 10e est le seul cours à cet effet où les élèves peuvent examiner ces enjeux.
M. Fullan propose d’incorporer l’éducation civique dans tous les cours. En effet, ces concepts sont déjà intégrés aux cours de sciences sociales, d’histoire, de géographie et d’études canadiennes et mondiales et dans le programme d’étude des Premières Nations, des Métis et des Inuits par l’intermédiaire du Cadre d’orientation en éducation de la citoyenneté. Alors que l’AESHO s’attend à ce que le programme d’éducation civique de la 10e année soit mis à jour ce printemps, aucune mise à jour ne peut compenser le manque d’attention à la qualification des enseignantes et enseignants et aux soutiens à l’apprentissage qui se produit depuis des décennies.
Aucune qualification particulière n’est requise, ni offerte d’ailleurs aux enseignantes et enseignants d’éducation civique, bien qu’on puisse suivre des cours de qualification additionnelle en politique (et éducation civique) à quelques universités. L’enseignant d’éducation civique doit susciter la participation des élèves à des discussions politiques sur de vrais enjeux qui les touchent dans leur collectivité pour les aider à découvrir leurs propres valeurs et croyances politiques et leur montrer comment s’impliquer d’une façon qui fait une différence tout en demeurant un éducateur neutre. Il travaille fort pour explorer avec ses élèves les effets politiques de la colonisation et des lois anti-autochtones, comme la Loi sur les Indiens, et pour leur enseigner les concepts de la gouvernance et souveraineté autochtones. C’est tout en défi en 9 semaines. Le manque constant d’attention au courant des vingt dernières années vis-à-vis ce cours et les soutiens offerts aux enseignantes et enseignants pour qu’ils puissent bien l’enseigner ont sans doute contribué à la piètre note donnée par M. Fullan aux Canadiens ou, du moins, aux Ontariens de moins de 40 ans.
L’éducation civique doit être raffermie et non annulée. Les cours de perfectionnement professionnel pour les enseignantes et enseignants doivent être systématiquement améliorés et on doit embaucher des experts en la matière pour enseigner ces cours. Nous continuerons de travailler fort avec nos partenaires pour mieux enseigner la citoyenneté active dans tous les cours. Nous sommes du ferme avis que le cours d’éducation civique et de citoyenneté de 10e est l’un des cours les plus importants de la carrière académique des élèves du secondaire.