De nombreuses provinces canadiennes ont adopté les concepts du Projet de la pensée historique et les ont enchâssés dans leurs programmes pédagogiques. En Colombie-Britannique, le nouveau programme de sciences sociales met l’accent sur le développement des compétences relatives à la pensée critique essentielles à cette discipline. Les compétences choisies sont fondées sur les six concepts de la pensée historique, ce qui aide les élèves de la C.-B. à développer ces compétences tout au long de leur parcours en sciences sociales.

Carly Wenner, enseignante de sciences sociales à Vancouver, reconnaît les avantages de ces changements. Elle fut initialement exposée aux concepts de la pensée historique à l’institut d’été du Projet de la pensée historique qui a eu lieu à l’Université de la Colombie-Britannique en 2015. Elle a étudié diverses approches à la pensée historique, dont celles utilisées dans les cours d’histoire de placement à un niveau supérieur et dans le modèle de raisonnement historique des Pays-Bas. Elle est d’avis que chacun de ces systèmes comporte des éléments importants. Elle fait actuellement partie d’une cohorte à la maîtrise en Éducation à l’Université de la Colombie-Britannique constituée d’enseignantes et d’enseignants de sciences sociales et dont le programme se concentre sur l’enquête historique. Grâce à son corpus de recherches exhaustif, elle continue d’élaborer des stratégies qui lui offrent des façons de motiver les élèves à étudier les sciences sociales.

Mme  Wenner croit que l’incorporation des compétences de la pensée historique offre l’avantage de fournir une excellente structure pour la création de leçons et d’unités. Puisque les concepts de la pensée historique constituent les compétences essentielles du programme de sciences sociales de la C.-B., le personnel enseignant peut directement évaluer ces compétences comme résultats accessibles. Dans sa classe de sciences sociales de 8 e année qui traite du 7 e  siècle jusqu’à 1750, chaque unité est axée sur une question globale associée à un des six concepts de la pensée historique. Par exemple, une unité porte sur l’importance des routes de la soie dans le développement de l’Afro-Eurasie. Le personnel enseignant peut utiliser le langage et les critères associés au concept de la pertinence historique pour évaluer les travaux des élèves. En utilisant ces compétences, les élèves rassemblent des éléments de preuve pour les aider à répondre à la question globale, ce qui aide l’enseignante ou l’enseignant à se concentrer sur l’évaluation des compétences et des habiletés.

Mme Wenner explique aussi de la façon dont les compétences de la pensée historique s’entremêlent. Par exemple, si un élève explore le lien entre la cause et la conséquence, il devra examiner différentes perspectives sur ce qui revêt le plus d’importance. Comme l’affirme M me  Wenner : « On ne peut pas évaluer les causes ayant eu le plus d’influence sans parler de pertinence d’abord. » L’exploration de multiples perspectives exige souvent l’analyse de sources primaires afin de mieux comprendre ces différents points de vue. Pour que l’élève puisse arriver à une conclusion éthique, il doit d’abord tenir compte de différentes perspectives. Les élèves utiliseront plusieurs compétences de la pensée historique au fur et à mesure qu’ils les assimilent et qu’ils se sentent capables d’utiliser la bonne compétence au bon moment. En fin de compte, ces compétences permettent aux élèves de former leur propre raisonnement. M me  Wenner a trouvé que les élèves aiment l’argumentation et les débats qui ont lieu en histoire; ce sont en effet des activités qui peuvent être très motivantes. Les élèvent découvrent que les éléments de preuve sont des outils importants dans le cadre des débats et qu’ils doivent utiliser les compétences de la pensée critique pour soutenir ce qu’ils avancent.

John Tidswell est un membre du SSENC/RESSC